Un stage au CDHA vu par Sophia

En venant au CDHA, je pensais connaître l’histoire des pieds-noirs d’Algérie. Très rapidement, la réalité m’a rattrapée.

L’envie de faire un stage au sein du CDHA m’a prise en décembre dernier. Etant dans un master recherche en histoire contemporaine, je savais que les débouchées n’étaient pas nombreuses. Ne voulant pas être enseignante, mes options se réduisaient de plus en plus. Alors que je cherchais des solutions, une intervention de mon directeur de recherche en début d’année m’est revenue. En effet, durant une bonne dizaine de minutes, il nous a présenté le CDHA. Il nous a expliqué les fonds que l’association possédait et l’intérêt que nous aurions à y aller. De plus, il a indiqué que le CDHA prenait des stagiaires.

Ni une, ni deux, je décide de présenter ma candidature mi-janvier. Suite à un entretien avec M. Hervé NOEL, documentaliste et chargé d’aide aux chercheurs et Mme Martine IVARA-DEVENEY, secrétaire générale du CDHA, nous convenons donc d’un stage d’une période d’un mois, à raison de deux jours par semaine. Au-delà du fait d’être heureuse d’avoir été prise, je me souviens avoir été reconnaissante. Obtenir un stage dans le monde des archives n’est pas évident. Ne sachant pas quoi faire à la suite de mon master, j’étais désireuse de découvrir une structure telle que le CDHA. C’était une réelle opportunité.

Les deux premiers jours de stage ont été particulièrement intéressants puisque les deux autres stagiaires et moi-même avons eu le droit à une visite détaillée des locaux par Mme Marina DOMINI, archiviste au CDHA. Par la suite, nous avons pu échanger avec les bénévoles présents. Ils nous montraient leurs activités, mais nous dévoilaient aussi une partie de leur histoire. C’est alors que j’ai réalisé que finalement, je n’y connaissais rien au sujet. Parce que c’était la facilité et que c’est ce qui m’a été dit depuis longtemps, je pensais qu’il y avait des gentils et des méchants dans ce conflit algérien. Or, il y a des êtres humains qui ont vécu sur les mêmes terres durant plusieurs générations. Ils ont adopté la culture et sont devenus des membres à part entière de ce pays aimé. Sans ce stage, peut-être que je n’aurais jamais saisi cette nuance.

De façon plus légère, M. Joseph Fournier m’a appris avec M. Alain GIBERGUES comment il était possible de voir du relief à l’aide de négatifs. Ce qui m’a le plus impressionné, c’était le don d’une collection de négatifs sur verre. Je n’avais jamais rien vu de tel. De plus, ce qui est intéressant avec ce stage c’est qu’il m’est utile dans mes recherches. Par exemple, j’ai expliqué à Mme Dany PATONNIER que je travaillais sur l’industrie du son en Algérie entre 1945 et 1962. Suite à ça, elle m’a aidé à chercher des cartes postales qui pourraient être reliées à mes recherches. Il en va de même pour Hervé qui m’a présenté un lot de disques vinyles déposés le jour même par un donateur.

Les autres journées de stages m’ont plu puisque je me sentais vraiment utile. On m’a confié un don de monographies, périodiques et de littératures grise, et je devais l’enregistrer dans une liste de renseignements. Comme pour mon mémoire, je saisissais les informations nécessaires afin de créer une sorte de bibliographie. En parallèle de cela, j’aidais Hervé à trier le contenu de certains dons. Il était important de connaitre le nombre d’exemplaires déjà présents dans le Silo.

J’ai aussi fait du minutage. Cela consistait à visionner des films de famille numérisés par M. Fournier et d’accompagner les séquences de commentaires. J’ai particulièrement apprécié ce travail, puisque je pouvais assister à des événements de la vie de pieds-noirs en Algérie. Enfin, j’ai eu l’occasion d’assister à une réunion des Pôles. Le président de l’association, M. Joseph Perez, donnait le tempo. Nous avons fait un tour de table en expliquant le travail qui a été réalisé.

Pour conclure, je souhaiterais remercier l’ensemble du CDHA, ainsi que les bénévoles, pour l’accueil qu’ils m’ont fait. Je les remercie aussi de m’avoir partagé un bout de leur histoire.

Sophia DEMAEGDT