[PODCAST] Et de nous qui se souviendra?

Nicole Guidicelli, membre active du G2T (Génération 2 Transmission) et adhérente du CDHA, a inauguré en ce début d'année une série de podcast intitulé "Et de nous qui se souviendra?" basée sur des témoignages de Pieds-Noirs.

Elle est née à Blida, deux ans avant l'indépendance. Elle a décidé de réaliser ce podcast pour donner la parole à des pieds-noirs et les aider à transmettre. Une façon pour elle de faire sa part du devoir de mémoire.

 

Communiqué de Presse

Lyon, le 1er 2022 - Le 2ème épisode du podcast « Et de nous qui se souviendra ? », créé et produit par Nicole Guidicelli, autrice indépendante, a été mis en ligne dimanche sur toutes les plateformes d’écoute et de téléchargement (Google Podcast, Apple Podcast, Spotify, Deezer, etc.). Hommage à une communauté en voie de disparition, il a pour objectif d’aider les pieds-noirs à transmettre. Il s’adresse à leurs descendants, aux enseignants qui souhaitent parler de la guerre d’Algérie, et plus largement à tous ceux qui s’intéressent aux exils, à la résilience, et aux mémoires. Il interroge la vulnérabilité des exilés et l’exil comme acte fondateur, les questions d’identité, d’invisibilité et d’intégration, ainsi que le travail de mémoire. 
Le projet prévoit de réaliser une douzaine d’épisodes diffusés de janvier à décembre 2022, année de commémoration du 60e anniversaire de la fin de la guerre d’Algérie.
 
Des récits de vie intimes et singuliers
 
« Et de nous qui se souviendra ? » donne la parole à des témoins qui ont vécu leur enfance ou leur jeunesse en Algérie avant l’indépendance, ces « rapatriés » que l’on appela les pieds-noirs. Aujourd’hui, au seuil de leur vie, quelques-uns ont accepté de raconter leur histoire d’Algérie, librement. Ils ont osé nous dire ce qu’ils ont encore sur le cœur, 60 ans après. Comment, débarqués d’Algérie, laissant derrière eux leur terre, leur maison, leur travail, leurs tombes, ils se sont reconstruits et intégrés dans la société française. Pourquoi, coupés de leur origine, placés du mauvais côté de l’Histoire, pris au piège des guerres mémorielles ou des querelles idéologiques, ils se sont sentis « à part », différents. Et pourquoi beaucoup d’entre eux se sont tus, longtemps. 
Chaque épisode, d’une trentaine de minutes, est entièrement consacré à un récit personnel de vie, mêlant souvenirs et ressentis, passé et présent, histoire et intimité. A la fin, le témoin tente, d’une voix mûrie de l’expérience de toute une vie, de répondre à la question : que restera-t-il de cette histoire ? 
 
« Seul m’importe le récit des témoins et cette part de vérité intrinsèque qu’il transporte, du simple fait de l’expérience vécue. Chaque histoire est singulière, unique, elle occupe toute la place et ne représente qu’elle-même. J’accueille la parole qui émerge avec plusieurs objectifs : descendre le plus possible dans l’intériorité du témoin en respectant ce qui à cet instant est possible, inscrire son témoignage dans le temps – les six décennies écoulées depuis l’indépendance de l’Algérie - et faire ressortir l’impact que cette guerre a eu sur une vie entière » précise l’auteur.
 
Le podcast comme vecteur de transmission de la mémoire d’une communauté
 
« La forme très libre du podcast et l’anonymat des témoignages libèrent une parole que la société française n’a ni accueillie, ni reconnue depuis 60 ans. L’histoire des pieds-noirs est une histoire de mémoires blessées et de silences. Ce que nous expliquent les témoins, c’est qu’ils n’ont pas pu dire les choses, au point que leurs enfants ne leur ont pas posé de questions. Les familles ont été le lieu de l’oubli, du silence, du déni ».
 
La non-transmission, pour atténuer les souffrances ou comme condition de l’intégration, ne doit pas faire oublier le drame des pieds-noirs. Ceux qui l’ont vécu le porteront jusqu’à la fin de leur vie, et leurs descendants, bien qu’invisibles, en conservent la trace.
 
Faire entendre cette parole propre à ceux qui sont arrachés à leur terre natale et la rendre accessible au plus grand nombre en offrant à chacun la possibilité de transmettre une mémoire qui s’éteint, sont autant d’actes symboliques que le podcast favorise.
 

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