En janvier 1832, le baron PICHON, conseiller d’Etat, créa « LE MONITEUR ALGERIEN » (Journal Officiel et Feuilles d’Annonces Administratives, Judiciaires et Commerciales) avec comme directeur Théodore ROLAND DE BUSSY, nommé le 14 juillet 1831 en qualité de Chef de Service de l’Imprimerie de l’Armée. Cette création répondait aux besoins d’une cité, qui d’après PELLISSIER de RAYNAUD comptait déjà, à cette époque, une population européenne de plus de 3000 individus « … dont beaucoup se livraient au commerce, très peu à l’agriculture… »
Il fut imprimé jusqu’en 1858 sur « Les Presses de l’Imprimerie du Gouvernement », rue de la Charte au n° 57.
Le numéro 1 de ce journal officiel paraît le 27 janvier 1832, quatre pages, texte autographié en français et en arabe sur deux colonnes sur les trois premières pages, et en français uniquement sur la dernière page.
Le numéro 2, toujours de quatre pages, paraît avec un texte uniquement en français afin de reproduire l’arrêté du 8 février 1832 de Monsieur le Baron Pichon, Intendant Civil, portant création du Moniteur, ceci afin de bien marquer le caractère officiel de ce journal. En dernière page, il est écrit :
« Ce journal paraîtra au moins une fois par semaine (le samedi) ; on s’abonnera à la Direction de l’Imprimerie du Gouvernement de la Régence, rue de la Charte n° 57. Des affiches ultérieures indiqueront les prix d’abonnement et ceux d’insertion d’annonces.
A partir du n° 20, le 19 juin 1832, apparaît le titre en arabe qui figurera désormais au dessus avec le titre français. Il change, de nouveau d’adresse et s’implante rue de la Jénina n° 29 ; l’impression se fait alors à l’aide de nouveaux caractères de la fonderie de Didot.
On y distinguait :
Deux phases importantes apparaissent dans la vie du MONITEUR :
Le dernier numéro (1647) paraitra le 30 septembre 1858. A cette date, le nom de « Gouvernement Général » sera remplacé par « Ministère de l’Algérie et des Colonies ».
Il réapparaitra le 3 septembre 1861 sous l’appellation de « Moniteur de l’Algérie », avec des numéros de plus en plus fréquents, plus nourris, un programme plus élargi, esquissé par PELETIER dans le sens d’une propagande active en faveur de la colonie. Il disparaîtra en 1971 pour être remplacé par le « Journal Officiel de l’Algérie », avec des textes législatifs, ordonnances, arrêtés, informations et nouvelles militaires et administratives
Ce Journal est le plus ancien paru en Algérie.
Il peut-être un outil précieux pour les chercheurs qui trouveront non seulement tout ce dont il est mentionné ci-dessus, depuis sa création en 1832, mais encore des informations sur les arrivées et départs des bâtiments du Roi à l’époque de la Régence ainsi que les bâtiments de commerce.
Théophile Bruand d’Uzelle
Extrait du Mémoire Vive n°42