Archives familiales : Voyage dans les années 1910

Madame Conty, bénévole au CDHA, nous a déposé hier (le 29/08/2022) un don exceptionnel provenant de son aïeul Yvonne Giuily.

Renfermés dans 3 boites, nous découvrons alors les différents éléments de cette donation, tous datés des années 1910.

Ce qui a surpris Hervé Noël, documentaliste au CDHA, est l'état de conservation parfait des différents éléments. Dans l'une des deux boîtes, un service à thé en porcelaine complet datant du 19e siècle. Sous les tasses, on peut encore très bien lire l'inscription "Jules Piat / représentant-déposé / Rue Bab-Azoun / Alger / H&C° (Havilland et Cie Limoges).

Ensuite, en ouvrant les boîtes, se dévoile à nous une partie de la vie de l'aïeul de la donatrice :

En premier lieu, le carnet de bal de Mlle. Yvonne Giuily débutant en 1907 jusqu'à son mariage en 1911; accompagné d'un tampon au nom de sa propriétaire "Yvonne" et de deux étuis à mines.

Puis, nous découvrons le faire-part de son mariage, qui a eu lieu le 17 janvier 1912 à Bône, la liant à M. Armand Blum. Nous nous plongeons alors dans l'ambiance de ce mariage grâce à l'ensemble de cérémonie inclu dans la donation, qui appartenait à la mère de la mariée. Il se compose d'un boléro et d'un tablier assorti, le tout en tulle de coton rebrodé de perles de jais.

Enfin, et pour clotûrer l'immersion dans la vie de cette femme : deux objets ayant servi à son fils Andrée Blum. Il s'agit d'un poupon avec sa robe et son biberon dans son baquet pour prendre son bain ainsi qu'un objet pour le moins insolite : un petit pot du "premier pipi" qui était un cadeau pour sa naissance le 15 février 1913!

Tous ces documents viennent compléter les archives familiales versées précedemment par Mme Conty.

© CDHA

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A quoi servent les archives familiales ?

"Contrairement à ce que l’on pense, les archives familiales sont d’une importance capitale pour l’histoire. Ainsi, en 1930, Henri COURTEAULT, alors directeur des Archives de France, insiste sur l’importance de ces pièces : « Ces précieux documents, s’ils appartiennent aux familles en propre d’ancienneté n’en font pas moins partie, je le répète, du patrimoine historique national ». Reflets de la vie quotidienne et d’un art de vivre, ces archives participent autant à l’écriture de l’histoire globale de la vie en Afrique du Nord que les archives publiques, elles en sont la face vivante. En nous livrant les traces d’un vécu, elles témoignent d’un passé que les archives publiques ne savent révéler. Les bribes de souvenirs individuels permettent de tisser la trame d’une mémoire commune où chacun peut se retrouver. Documents d’état-civil, albums photographiques, coupures de presse, menus, programmes, correspondances, carnets de notes, esquisses, cartes postales, diplômes sont ainsi autant de témoignages d’une histoire individuelle s’inscrivant dans l’histoire nationale. Sauvegarder ces documents, c’est aussi perpétuer le souvenir des Français d’Afrique du Nord et rétablir leur patrimoine."

Extrait du Mémoire Vive n°58