Les bénévoles du CDHA: Marie-Annick GIBERGUES

Le CDHA peut compter aujourd'hui sur l'aide de plus de 70 bénévoles. Sans cette présence quotidienne, ou uniquement ponctuelle, au gré des disponibilités de chacun, le CDHA ne pourrait pas agir avec autant d’efficacité et répondre à toutes les sollicitations qui sont de plus en plus nombreuses et variées, notamment depuis l’ouverture du Conservatoire National de la Mémoire des Français d'Afrique du Nord. Cette année, nous avons décidé de mettre à l'honneur les personnes qui contribuent activement au dynamisme de notre Centre dans une rubrique qui leur est dédiée : Les bénévoles du CDHA.

Au fil de ces portraits, vous découvrirez la multiplicité des missions du CDHA et les différentes activités proposées aux bénévoles sur Aix-en-Provence, mais aussi dans toute la France.

SI VOUS SOUHAITEZ REJOINDRE L’EQUIPE OU VOUS INVESTIR AU SEIN DE L’ASSOCIATION, rien de plus simple, contactez nous en cliquant ici !

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Témoignage

 

J’ai quitté Philippeville, ma ville de naissance, le 30 juin 1962 en qualité de monitrice de la colonie de vacances de Philippeville. J’avais 17 ans et je n’imaginais pas voir ma ville et l’Algérie pour la dernière fois et n’y suis pas revenue avant qu’elle ne devienne une ville algérienne.

            Pendant plusieurs années l’Algérie fut « masquée » par mes études, puis mes occupations familiales et professionnelles. Ce n’est que plus tard, à l’amorce de la quarantaine, que j’ai ressenti le désir de me retourner sur mon passé et celui de ma famille, comme mon mari qui avait quitté l’Algérie en 1956 suite à l’attaque de son village. Nous nous sommes mis alors en quête de l’histoire de l’Algérie au travers des livres, cartes postales, cartographie, documents, archives, objets de la vie courante…. Que nous avons achetés, lus et avons éprouvé le désir de nous impliquer dans la sauvegarde de l’œuvre française en Algérie méconnue, et en fait de l’histoire de nos ancêtres. Habitant la Drôme c’est ainsi que nous nous sommes investis au sein du cercle algérianiste de Valence pendant 12 ans et que nous avions entendu parler du CDHA.

            Venus habiter Aix-en-Provence en 1996 nous avons pris contact avec le CDHA qui, à cette époque, était abrité au sein de la bibliothèque Méjanes, l’ancienne usine des Allumettes d’Aix-en-Provence et avons décidé de nous y impliquer. En 2005 nous avons suivi son déplacement dans le bâtiment de la Maison Maréchal Juin inaugurée par le maire Jean-François Picheral. C’est là, après quelques années, que le CDHA a pris de la visibilité et s’est mis, avec l’aide d’une formidable équipe de bénévoles, à progresser, son fonds à accueillir davantage de dons, puis est survenue la construction du Conservatoire.

            Dans ces nouveaux locaux, plus fonctionnels et plus vastes, je me suis personnellement investie : dans l’inventaire du fonds documentaire qui concerne la période pré-indépendance de 1962, puis j’ai identifié et enregistré les articles de journaux et revues  pour faciliter les recherches des historiens, des étudiants, etc…. ;  représenté, avec mon époux, le CDHA lors de toutes les grandes manifestations qui ont eu lieu à Antibes, Marseille, Nice et dans des rassemblements associatifs nationaux ou privés, pour faire connaître le CDHA et son œuvre mémorielle.

            Avec la rentrée exponentielle de dons d’archives, mon « travail » consiste maintenant, plus particulièrement, à la numérisation de ces dons, beaucoup de photos, d’archives personnelles données ou simplement confiées, pour reproduction, par leurs propriétaires. Ce travail est parfois émouvant, me réserve d’agréables surprises et me permet d’agrémenter mes connaissances personnelles sur l’Afrique du Nord.

L’origine de mon investissement est venue de mon désir de pérenniser cette histoire, que je continue de découvrir, l’histoire de mes ancêtres parfois, mais aussi pour que les archives livrent la vérité et puissent permettre, dans le futur, une réécriture honnête de notre histoire, la reconnaissance de l’œuvre que nos ancêtres, bâtisseurs, ont réalisé, car il faut rendre hommage à l’œuvre que la France a réalisée, particulièrement en Algérie.

            J’ai souhaité faire connaître, un aspect mémoriel de la vie en Algérie et j’ai déposé au CDHA des archives atypiques, les archives de la colonie « Charles de Foucault » de Philippeville dans laquelle j’ai été colon, où se côtoyaient les enfants européens et les enfants algériens. Puis j’y ai été monitrice, pour finir comme membre du C.A de l’association qui gérait les bâtiments qui se sont transformés, au fil des ans, en chalets de vacances. Ces Archives commençaient en 1945 pour finir en Juin 2017 date de notre dernière A.G, soit 72 ans, et que j’ai enregistrées.

            Pour faciliter les recherches sur l’Algérie, j’ai réalisé un travail en effectuant un inventaire, le plus complet possible, des villes et villages d’Algérie jusqu’en 1962 avec, entre autres, leur date de création, leur nom d’origine, leur « situation géographique » par rapport à une grande ville connue, le nom du dernier maire, la population au dernier recensement de 1954 etc….

 

                                                                                              Marie-Annick Gibergues