Communiqué du CDHA

Depuis sa création il y a 42 ans, le Centre de Documentation Historique sur l’Algérie, CDHA, s’est rigoureusement abstenu d’intervenir dans tout débat politique, à fortiori à l’approche d’élections importantes. Aujourd’hui, face à une opération outrancière d’instrumentalisation de l’action de la France en Algérie, par un candidat à la fonction suprême, il est amené à y déroger.

Il condamne avec la plus extrême vigueur  les déclarations de M.Macron , s’indigne de la qualification employée à l’égard des français d’Algérie, et juge méprisable l’opération de récupération électorale qui les inspire.

S’affranchissant de toute recherche juridique, ce candidat exploite le concept de " crime contre l’humanité " pour qualifier la colonisation, ignorant qu’en relèvent les actions destinées à exterminer un peuple. Convient-il de lui apprendre que lors de la conquête de ce territoire occupé alors par la puissance ottomane en 1830, il y vivait moins de 2 millions de personnes et qu’en 1962, la population arabo-berbère s’établissait à 9,5 millions d’individus.

L’adjonction à ces » crimes contre l’humanité » des qualifications d’ "actes de barbarie", des excuses repentantes que la France se doit de formuler et du statut de « criminels » sentencieusement attribué aux Français d’Algérie (qualifiés aussi d’ "expatriés"), constitue le cocktail le plus injurieux jamais confectionné par un homme politique français responsable.

La tenue volontaire de ces propos à Alger, en offrande à un pouvoir local qui s’évertue à couvrir sa faillite sociale et la corruption de ses institutions, par la reprise des mêmes appréciations sur la colonisation française.

L’étonnante méconnaissance de l’histoire de son pays l’amenant à confondre la conquête initiale et la guerre terminale 132 ans plus tard, se conjugue avec une immaturité rare dans ses tentatives confuses de clarification allant jusqu’à l’aveu d’un amour inattendu pour ces Pieds Noirs et ces Harkis accompagnant un « je vous ai compris » de triste mémoire.

Le CDHA retient de cet épisode de la vie publique, la nécessité d’approfondir la recherche historique sur cette période, en réfutant l’anachronisme facile, et la manipulation idéologique.

Les français d’Algérie et d’AFN, de toutes confessions, ont un bagage mémoriel qu’il convient de sauvegarder et de valoriser avec réalisme, non pour glorifier leur passé, mais pour en tirer l’ écriture juste d’une page complexe de l’histoire de notre pays, démarche plus nécessaire que jamais.

C’est la mission que le CDHA continue de développer en construisant le fonds documentaire et le centre de ressources exclusivement consacré à cette thématique.

 

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