Les bénévoles du CDHA : Louise Renée PICOT

Le CDHA peut compter aujourd'hui sur l'aide de plus de 70 bénévoles. Sans cette présence quotidienne, ou uniquement ponctuelle, au gré des disponibilités de chacun, le CDHA ne pourrait pas agir avec autant d’efficacité et répondre à toutes les sollicitations qui sont de plus en plus nombreuses et variées, notamment depuis l’ouverture du Conservatoire National de la Mémoire des Français d'Afrique du Nord. Cette année, nous avons décidé de mettre à l'honneur les personnes qui contribuent activement au dynamisme de notre Centre dans une rubrique qui leur est dédiée : Les bénévoles du CDHA.

Au fil de ces portraits, vous découvrirez la multiplicité des missions du CDHA et les différentes activités proposées aux bénévoles sur Aix-en-Provence, mais aussi dans toute la France.

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Tout au long de ma vie, j’ai souvent occulté mon existence vécue sur l’autre rive de la Méditerranée, dans une ville que je considère comme la plus belle à mon cœur : BLIDA.

Caché soigneusement au fond de ma mémoire j’ai récemment éprouvé le pressent besoin de raconter à mes proches un évènement qui aurait pu me coûter la vie et comment j’avais échappé le soir de mes noces à un attentat perpétré sur la route de Blida à Alger.

Ce souvenir s’est exhalé sous la pression du devoir de mémoire. Je n’avais jamais jusqu’alors dérogé à mon sentiment intime mais j’ai souhaité « exhumer » de ce passé précisément cette charge émotionnelle qui ne m’a jamais quittée.

Je me suis employée à retrouver le chemin de ce passé et c’est ainsi que j’ai rencontré le CDHA.

Le CDHA m’a donné l’occasion de justifier cet évènement en y apportant la preuve.

Ma visite fut récompensée.

En consultant les journaux de l’époque, j’y ai trouvé l’article relatant ce triste évènement.

Je souhaitais – dans ces recherches – avoir les mots justes pour ne pas tromper le souvenir de l’objectivité.

J’y suis retournée pour d’autres recherches à chaque fois concluantes.

Notre Histoire avait un lieu ! le CDHA

Ainsi j’ai voulu apporter ma modeste contribution à la sauvegarde de cette mémoire à la fois collective et individuelle tant de fois maltraitée.

J’ai donc proposé mes services pour enregistrer les donations faites par notre communauté au CDHA.

Le poste consiste à inventorier les documents, gérer le stock sur le logiciel de catalogage Kentika.

Ce travail – auquel je m’adonne de manière assidue, à raison de deux fois par semaine, me fait encore mieux connaitre ce qu’était notre existence dans notre quotidien.

Tout cela est d’une extrême richesse historique et sociologique, ce qui a pour effet d’aiguiser ma curiosité et mon envie de contribuer à cette œuvre majeure de conservation.

Pendant ces instants d’occupation j’ai l’impression de refaire ce voyage intemporel sur les pas de mon enfance et y découvrir – par la preuve – des éléments qu’alors j’ignorais totalement.

La découverte qui m’a particulièrement émue, et pour cause, fut celle d’un livre aux pages vieillies, fragiles, datant de 1887, intitulé « BLIDA ». Récits selon la légende-la tradition- l’histoire. L’auteur : Le Colonel TRUMELET. Je me permets d’ajouter que TRUMELET a donné son nom au célèbre Boulevard des Orangers.

Les nombreux auteurs de monographies, iconographies, littératures grises, thèses, périodiques, Art, poèmes, cartes postales m’ont permis de voyager au-delà du périmètre de ma ville natale « Blida » et c’est pour moi un vrai bonheur.

J’ai la fierté de rapporter ce témoignage, au-delà des péripéties heureuses ou tragiques de l’Histoire. La vie de nos parents et grands-parents dans un pays heureux a dorénavant un lieu de mémoire : Le Conservatoire National de la Mémoire des Français d’Afrique du Nord

Louise Renée PICOT